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Entre Mère et Merveilles

8 juillet 2016

Petite Jeanne

Ce n'est jamais facile de démarrer un blog. Autant je cultivais l'art des pirouettes pour les entrées en matière du temps du lycée, autant là... mfff, je sèche. J'imagine qu'une rapide présentation s'impose mais j'y consacrerai un billet plus tard. Là j'ai envie de partager un merveilleux exemple auquel j'ai assisté pas plus tard que cet après midi à la plage. Une maman était accompagnée de sa petite fille de 2 ans (à la louche), l'heure du bain ayant visiblement sonnée, la maman tente de rhabiller sa petite qui elle, voulait encore rester jouer. La petite ne sachant manifestement pas encore s'exprimer oralement pour manifester son mécontentement, s'est mise à protester bruyamment et refusait de coopérer, obligeant sa mère à faire moultes efforts pour tenter de la rhabiller de force. C'est bien connu, un enfant qui met toute sa mauvaise volonté au service de sa frustration, ça nous fait vite virer chèvre. Agacée, la maman menace: «attention Jeanne, maman va te mettre une fessée si tu continues! - ... (la petite continue ses protestations) - Voilà! Tu l'as eue ta fessée!! Ça suffit maintenant! - (pleurs plus appuyés de l'enfant qui semblaient exprimer plus de la colère que de la douleur) - ah non Jeanne! Dis donc! Tu n'as pas le droit de taper maman!» Cette scène a été entendue derrière moi, je n'ai pas regardé, ne voulant pas rajouter un regard étranger qui se mêle de ce qui ne la regarde pas. Je ne blâme pas cette maman non plus, un jour j'ai été comme elle et je pensais tellement être dans le juste, dans le vrai, dans le «ce qu'il faut faire et ce qu'on attend de moi». Mais regardons de plus près: La petite Jeanne refuse d'accéder à la demande de sa maman, sa maman lui signifie qu'elle n'est pas contente de l'opposition de sa fille et lui donne une fessée. La petite Jeanne n'est pas contente que sa maman refuse d'accéder à sa demande et donc, elle la tape à son tour puisque sa maman vient elle même lui montrer que c'est ainsi qu'on agit! La messe est dite... Mon Bigorneau du même âge que la petite Jeanne, ne s'est pas préoccupé de cette scène fugace, trop occupé qu'il était à ramasser des coquillages. Mais au retour, nous avons croisé une affiche avec des moutons, et Bigorneau adoooore tous les animaux sans exception, il leur voue un amour fou. Il a fait des câlins à chacune des photos, adressé des messages dans son charabia à chacune des bêtes, mais il ne voulait plus décoller. J'ai prévenu: «allez, encore un câlin à tout le monde et on y va! Oui bisous, au revoir les moutons à demain...» Bigorneau s'en contrefichait royal, il avait décidé de camper sur le trottoir, me repoussait dès que je voulais le porter en de débattant avec énergie et refusait d'entendre quoi que ce soit. Zut alors, ça me contrariait beaucoup cette affaire! Et là, j'ai repensé à Jeanne et sa maman. J'ai posé mon loustic par terre, ai fait un pas en arrière, et je l'ai regardé en me questionnant: - que veut il me dire? - exprime t'il un besoin ou un caprice? - quelle serait la meilleure façon de réagir? Avec ce recul j'ai admis que ce n'était pas moi qu'il repoussait, mais mes envies qui contrariaient les siennes. Il voulait rester, point et moi je ne voulais pas. Aucun amour en péril, juste un conflit d'intérêt. À cet âge, la notion de temps est totalement abstraite, donc 5 minutes pour lui, c'est du pipi dans un violon. De toute évidence il exprimait une envie et non un besoin et j'avais épuisé ma ressource en compromis. Je n'avais pas envie de le blâmer parce qu'il exprimait une envie, après tout il avait le droit de se sentir frustré et d'exprimer son émotion comme il pouvait, même si ça ne m'était pas agréable. Forte de ce brainstorming, je l'ai pris calmement dans mes bras, lui ai dit que j'avais entendu qu'il voulait rester avec les moutons mais que nous devions rentrer, et qu'il avait le droit d'exprimer sa colère. Au fur et à mesure il a cessé de se débattre, puis a cessé de pleurer, et nous avons fini le chemin en jouant et sommes rentrés détendus tous les deux. Le bénéfice de cette anecdote vécue, c'est que chacun a eu le droit de s'exprimer. Je n'ai pas eu recours à un geste qui m'aurait rendue malheureuse, avec des émotions négatives que j'aurai ruminées et qui auraient gâché cette belle fin d'après midi. Bigorneau était vraiment pas content, mais comme je suis restée calme, ça l'a sécurisé j'ai l'impression. Dans ton son immaturité dans la gestion des émotions, je pense qu'il était très important pour lui que l'un de nous deux soit un pilier sur lequel il peut s'appuyer. Pour pratiquer cette attitude depuis sa naissance, il n'a pas été surpris, et l'affaire des moutons a été vite classée puisqu'il n'avait pas à me tester. Et surtout, à aucun moment il n'a levé la main sur moi. Édifiant non? Petite aparté pour les morsures, depuis que j'ai appris qu'un enfant qui mord ses parents signifie pour lui de leur dire « tu m'appartiens», ça passe illico l'envie de le mordre en retour non? Du coup j'ai opté pour le «non» ferme, suivi d'un 'ça fait mal ça, faisons plutôt un gros câlin', il ne me mord plus. Je vous dirai plus tard si ça suffit pour qu'il ne morde pas ses futurs camarades à l'école, rdv dans 1an! :-) D'ici là, à très bientôt!
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Entre Mère et Merveilles
  • Maman de 4 enfants (Mam's pour mes loupiots), un parcours semé de découvertes, d'embûches, de solutions, de questions aussi, d'émerveillements et d'apprentissages que j'ai envie de partager tout simplement.
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